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Longtemps, le dénigrement d'Alger et le révisionnisme dont cette ville, a fait l'objet ont revêtu l'aspect d'un phénomène négligeable et passager. Ils s’avèrent beaucoup plus persistants. Souvent présentés comme étant des actions isolées, émanant d’individus incontrôlés. Par moments on vous sert la chose sous forme de satire, dont il faut juste s’en amuser. En réalité, tout cela répond à une exigence propagandiste dirigée contre Alger, cadastralement parlant.Le tout c'est de frapper fort sur ses Kabyles car la confusion sert cette cause. Une stratégie bien établie. Elle est décelable au moindre effort. Il suffit de répondre fermement à ces manigances, ou du moins faire tinter un autre son de cloche, pour que vous saute au visage, leur intentionnel. Des stéréotypes, préétablis dans un hypothétique laboratoire, dont l’argument phare et presque le seul, c’est de se demander ironiquement, où étaient passés les Algérois lors du rassemblement du 14 juin 2001 à Alger !

Ils sous-entendent par-là, que les Kabyles d’Alger n’étaient en rien concernés par cette manifestation, qui a tourné à la débâcle, au passage. Les plus sournois, d’entre eux, présentent la chose sous la forme interrogative. Sans omettre de faire attention à bien différencier Alger de la Kabylie : « la Kabylie et Alger » pour montrer que ce sont deux entités distinctes. « » Quant aux plus hardis, ils affirment, sans connaissance de cause, en relayant, ainsi, le discours du pouvoir central, que les Kabyles-d’Alger ont aidé ce dernier à mâter les Kabyles-des villages. Ils s’emparent, même, de certaines phrases qui reviennent souvent dans leurs arguments : « On leur a jeté de l’eau chaude par les balcons…» Comprenez, les méchants Kabyles-d’Alger, ont malmené les braves Kabyles-des villages. Cette même palabre, est colportée par l’auteur d'un, article dit satirique au titre de : « Les Algérois ou l’art de ne pas savoir vivre ». Un papier qui dit des Algérois, par exemple, avoir du «...caca sur les murs de leurs maisons...»

Tout cela ne participe-t-il pas d'un package, destiné à l’isolement et l’abandon d’Alger aux Algériens ? Pour tuer son chien, il faut bien l’accuser de quelque chose. Sinon comment peut ont cru, que les Kabyles-d’Alger aient pu lancer de l’eau chaude sur leurs propres frères !? D’autant plus que les Algérois étaient les premiers à avoir occupé les rues ! Ce que les « villagistes » (1), tentent de minimiser, au mieux, voire nier. On attend les témoignages vivants de ceux, qu’on a arrosés par les balcons algérois. Puisque cela ressemble à la tristement célèbre anecdote algérienne : « le frère de la cousine de mon voisin a été rabroué dans une boulangerie de Tizi-Ouzou car il a demandé sa baguette en langue arabe…» Bien entendu, personne n'a encore rencontré celui ou celle à qui s'est réellement arrivé. Ainsi on vous dira : « on leur a jeté de l'huile chaude par les balcons...»

Et de grâce, que la corrélation, très Algérienne, entre « huile » et « Kabyle » n'échappe à personne. Car comme de bien entendu les Kabyles d'Alger ont tous des réserves d'huile d'olive qu'ils ramènent de « Taddart » et que par la même occasion, ils l'utilisent comme de ce cas-là. Et comme pour l'exemple de la baguette de Tizi, nous attendons que des brûlés vifs à l'huile d'olive se manifestent. Sans compter sur l'absurde de l'histoire ! Car pour mentir on peut toujours trouver mieux. Qui peut imaginer, même en ayant la haine du kabyle des villages, que les Algérois en manque de produits de première nécessité comme l'huile, par sa cherté et en n'ayant pas d'eau dans les robinets, s'amuseraient à les balancer par les fenêtres ? _Les « Amara Benyounes » de la boulangerie Nous ne saurons accepter, nous autres Algérois, qu'on nous méprise de la sorte. À la place des anecdotes qui nous discréditent, nous aurions aimé faire face à des arguments politiques, Historiques et sociaux bien documentés.

À ce rythme n'importer qui pourrait y aller de son anecdote. Je vous livre ici la mienne en vous priant de la croire si vous le voulez bien : « Un Algérois est allé à Tizi-Ouzou. Il est entré dans une boulangerie. Il a demandé sa baguette de pain en kabyle et le boulanger l'a rabroué car il n'a pas parlé en Arabe. » Voilà que des Kabyles des villages, devenus entre-temps des « Zdimouh », rappellent à notre Algérois au devoir de la langue officielle. Ceci dit, si les histoires de « L’homme, qui a vu l’homme, qui a vu l’ours », prêtent plutôt à sourire et ne font qu’alimenter le folklore, en revanche les accusations, sans preuves, sont plus graves. J’ai récolté le témoignage d’une militante kabyle « du village » et l'épouse de l'un de nos poètes et écrivains kabyles contemporains, qui, elle, a participé, physiquement, à cette manifestation du 14 juin 2001 : « le maire des champs de manœuvre, ( Sidi M'HAMED), nous a ouvert sa maison. Les bouteilles de vinaigre étaient lancées par les balcons aux manifestants...»

Il est inutile de rappeler l'utilité du vinaigre dans pareilles circonstances. Elle continue : « les maisons des Algérois étaient devenues des dispensaires pour blessés, évanouis et autres pourchassés ». Je ne fermerais pas ce chapitre, quant à moi, sans rendre hommage à mes cousins qui, Algérois comme moi, étaient avec moi dans le lot des manifestants. Mais aussi une pensée à tous mes amis d'Alger, leurs familles, et leurs amis. Nous étions des dizaines de milliers d'Algérois, pour rester mesuré, ce jour-là, à ne penser qu'à la Kabylie dans sa grandeur historique et territoriale et non pas à trier l'origine et ou la provenance des manifestants Kabyles. Quant à l’identité des agresseurs, en civil, que ces villagistes, à l'instar de la télévision algérienne, veulent faire passer pour des Algérois, nous savons mieux que personne qu’il n’en est rien. Nous sommes à même de vous affirmer que ces gens-là n’avaient rien d’Algérois. D'ailleurs le meilleur Kabyle, parmi ces agresseurs-là que la télévision Algérienne avait trouvé pour son journal télévisé, n'avait pu dire que : « Ana yemma qbayliya u tekrahom ». Comprenez, ma mère est Kabyle et elle les détestent.

Je ne veux pas ici vous parler de la physionomie de cet individu-là qui ressemblait plus au peuple de Biskra qu'aux Kabyles, pour ne pas être taxé de racialiste. Et même en admettant qu'il ne mentait pas pour des raisons propagandistes et que sa maman est réellement Kabyle, ce qui est possible outre mesure, il n'en demeure pas moins Algérien et uniquement Algérien car la société Kabyle est patrilinéaire et non pas matrilinéaire, jusqu'à preuve du contraire. Hélas, s’il n’y avait que nous, Algérois pour en attester, on pourrait mettre en doute notre parole. Sauf que tout cela a été investigué et rapporté dans un livre qui s'intitule Françalgérie, crimes et mensonges d’États et que les Kabyles, dans leur majorité, n'auraient pas lu. Écrit par Jean-Baptiste Rivoire et Lounis Aggoun : « des comités de villages, les aarouchs, se mobilisent alors et se fédèrent : le 11 juin 2001, ils parviendront - avant d'être repris en main par le régime - à élaborer un texte de revendication qui exige la fin du régime et l'instauration de la démocratie. C'est la "plate-forme d'El-Kseur ».

Trois jours plus tard (nota 14 juin 2001), une manifestation pacifique réunissant plus d'un million de personnes converge joyeusement vers le centre d'Alger, avec pour objectif de remettre au président de la République le texte de la plate-forme d'El-Kseur… Mais attendus par d'étranges casseurs, les manifestants tombent dans une véritable embuscade médiatique dont l'objectif est de les faire passer aux yeux de l'opinion mondiale, images prises d'hélicoptère à l'appui, comme des incendiaires, des pillards et même selon l'expression du secrétaire général du ministère de l'Intérieur, des "hordes de vandales». Il faut dire que l'absence totale d'organisation et d'encadrement du défilé par les aârouchs laisse prise à toutes les provocations; ce jour-là, selon nombre d'observateurs, la manifestation des aârouchs ressemble fort à celles du FIS dix ans plus tôt : une auberge espagnole où les agents du DRS circulent comme ils l'entendent. 

Curieusement, une partie de la presse éradicatrice francophone prend fait et cause pour les révoltés et démonte la machination - signe clair de divergences au sein du pouvoir sur la gestion de la « crise kabyle ». « Car les émeutes d'Alger, qui feront six morts et 1 300 blessés en 48 heures, sont l'œuvre de casseurs professionnels, comme en octobre 1988 : les jeunes présentés par le régime comme des Algérois défendant leur ville contre les Kabyles ont clairement été pris en main par la police.»

Mes questions sont les suivantes : suite à ce que je viens de lire; quel intérêt, ont certains Kabyles des villages, à relayer, de la sorte, le discours propagandiste antikabyle, de la télévision Algérienne ?
Le pouvoir central a-t-il réussi son coup de faire de ces Kabyles des attachés de presse, en masse et à moindres frais ? Mais cela ne fait mal qu’aux Kabyles-d’Alger. Les intérêts du pouvoir Algérien rejoignent-ils, par endroits, ceux des villagistes ?

Même si cela n'est pas clairement établi, en revanche ce ne serait pas nouveau entre belligérants. C’est ce qu’on appelle en politique, les intérêts contradictoires. Nous serions fondés de penser que les ces villagisqtes en question, seraient prêts à céder Alger, dont tous les Saints-Patrons sont kabyles, aux Algériens. Ils le feraient comme on lâcherait un sac trop lourd lors d’une escapade. et passer outre, par ignorance ou par calculs à ce qu'avait rappelé le grand professeur Si Σamar U. Said Bulifa, « L'histoire kabyle s'est construite autour de deux grands pôles; Alger et Bougie ». Il faudrait, que les Kabyles d’Alger réagissent contre cette attitude suicidaire. Des témoignages et des démentis devraient voir le jour. Il faudrait se rassembler autour de l’idée, qu’Alger est indissociable de la Kabylie.

Les Kabyles d’Alger qui ont une confiance aveugle en leurs frères des villages, devraient intégrer l'idée que cette dernière n’exclue plus le contrôle. Les Algérois n’ont aucune leçon à recevoir de ceux qui se présentent comme étant «les montagnards». Un sous-entendu de maquisards puis de combattants, par extension. Ils opposent cela aux supposées Kabyles de la plaine, même si Alger est construit sur une montagne, toujours suspectés de trahisons. Voyez comme les termes sont choisis pour massacrer ! Ainsi, ces villagistes nous démontrent leur méconnaissance d’Alger.

Sinon, pourquoi accepterions-nous le morcellement de la Kabylie et l'octroie d'Alger, en guise de don à l'Algérie ?
Pour être confinés dans le massif du Djurdjura qui nous aurait été désigné telle une réserve kabyle comme le sont les réserves indiennes ? Ibn Khaldoun disait que «la civilisation est fille de l'urbanisme». Cette ville dont tous les chemins qui y mènent sont des «chemins qui montent».

(2) Ceux qui accusent les Algérois de trahison sont, eux-mêmes, arrivés avec, dans leurs bagages, les seuls traîtres de cette fameuse journée du 14 juin 2001, sans citer le nom de leur chef. En plus de cela, ils donnent dans un révisionnisme historique et intellectuel.

au service de quoi ?
Nous n'en savons rien ! Le pire, c'est que tout cela serait pour rien ! Mais le comble dans tout cela c’est qu’en matière de rumeurs urbaines les villagistes(1) sont passé maîtres en la matière.

Firman L

(1) Excès du village, sentir la menace de la ville au point de se défaire de cette dernière et l'abandonner aux autres. Pour eux les Citadins sont des vendus. Contrairement aux villageois qui, eux, sont en phase avec la ville et ce sont des Citadins eux-mêmes tout en étant villageois ( Mouloud Feraoun, Sliman Azem, Ferhat Mehenni M Mammeri, Cherif Kheddam...) Comme, aussi, des Citadins Algérois peuvent être villageois ( Halo Muhand U Yidir dit Laanka, Nouara, Ldjida, etc ..) (2) Renvoi au livre de M Feroun les chemins qui montent et au poème de si Muhand U mhend : Larv3a nat yiraten iverdan macci yiwen, anwi isen-ihwan ad taghen, d tasawent ad ten-imageren.

Tag(s) : #Alger kabylie Bougie
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