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Au mois d’avril ne te découvres pas d’un fil. Je ne pouvais ne pas y penser puisque revoilà le temps du muguet. Au mois de mai où l’on peut faire ce qui nous plait.
Courir nu dans les champs printaniers, épuisette à la main. Je déclare la pêche aux papillons, ouverte.
Combien sommes-nous, humains, à avoir rêvé une seule fois à une telle scène ?
Combien sont les interdits qui nous y empêchent ?
Pourquoi donc, priver la Nature de nos instruments d’amour ?
Est-ce pour ne pas choquer les papillons ?
De crainte d’influer les cèpes ?
N’ont-elles pas besoin d’être enivré au préalable avant de remplir nos coupes ?
Ainsi, la Nature souffre de la pollution. Celle de ne pas reconnaitre une partie des siens parmi tous les autres. Là où le textile est venu bétonner les corps, comme le ferait l’asphalte avec les chemins qui montent.
Cachez ces armes de destructions, entre vos cuisses, que nous ne saurions voir. Précipitez-vous aux Issambres, aux caps méditerranéens, et aux forêts nordiques.
La Taïga et la forêt noire vous seront d’un refuge. N’est-ce pas le pays des sauvages et des Huns ?
Évitez les pays de l’hypocrisie. Ceux-ci ne veulent pas de vous, alors que Miguel de Cervantès captif, les femmes d’Alger lascives dans leurs pagnes ou se pavanant nues aux bains maures.
Djaouida et Boualem, Algériens, la quarantaine, ne dérogent pas aux bruits qui courent. Rencontrés sur une plage du Sud de la France.
Nus comme deux vers, je veux dire comme deux humains voir, deux Algériens.
« Vous n’êtes pas les seules à nous avoir reconnu », me lance la femme du couple, toute rosie comme une pivoine.
La honte de la rencontre ou alors la surexposition, comme pour rattraper les années de la disette nudiste ?
Toujours est-il une comparaison m’est venu à l’esprit naturellement. Le comportement de Boualem, le mari, ressemblait trait pour trait à celui d’un type en gandoura alors que je discutai avec sa femme en tchador.
De la même façon que ce dernier pouvait dire : « ma femme est couverte il ne peut rien arriver », le second rassuré par la tenue d’Eve de sa femme à qui, de toute façon, il ne peut plus rien arriver de plus.
Dans les deux cas nous nous trouvons devant une situation des plus pieuses.
La femme couverte n’est que la disciple des filles d’Eve quant à la naturiste, elle n’est que la salafiste du nue car elle revient à notre maman à tous.
C’est dans ces propos là que j’ai quitté le couple de Sidi Belabes, qui avant de partir, me lançait : « Nous ne sommes pas les seuls arabes sur la plage. Il y a deux autres couples que nous avons repéré mais on s’évite car nous avons honte ».
Nos amis ne savaient pas que j’allais en parler. Je me suis même penché sur la question du naturisme et du nudisme chez les Algériens en particulier et les Nord-Africain en général.
En dehors des témoignages sur la toile, il est difficile de faire un travail exact.
On peut tout de même dire qu’une pratique du naturisme, de la part des Algériens, est constatée en-dehors du pays d’origine.
Même si des voix s’élèvent ici et là pour un regroupement primitif, sur les rivages du Sud de la Méditerranée.
Le témoignage de Reda est édifiant :
« Voilà, je suis un Algérien qui meurt d'envie de naturisme en toute liberté mais hélas ne peut le pratiquer que chez soi et seulement lorsque les enfants ne sont pas là... Je voudrais bien faire quelque chose pour rendre possible cette pratique en Algérie, ne serait-ce qu'en cachette (quoique je sais que c'est carrément impossible !) et ce, en réunissant tous les algériens et algériennes qui aiment cette pratique (du moins pour partager des idées) ... ».
Et de continuer : « Á cet effet, j'ai aussi créé un groupe sur la toile… »
http://fr.groups.yahoo.com/group/Naturisme_Algerie.
Groupe supprimé depuis.
Juste une lucarne pour dire aux laissés pour compte qu’ils sont finalement comme tout le monde.
Et si, comme Reda, ils prenaient le taureau par les cornes, ils découvriraient que la pêche aux papillons c’est la vie et que le naturisme n’arrive pas qu’aux autres.
Firman L